Depuis son apparition, la plateforme Airbnb a révolutionné l’industrie de la location saisonnière, offrant aux particuliers une manière simple et lucrative de louer leurs biens immobiliers. Cependant, cette popularité croissante a également engendré des déséquilibres sur le marché de l’immobilier et des tensions avec les réglementations locales. En 2024, une nouvelle loi Airbnb entre en vigueur, avec des règles plus strictes visant à mieux encadrer les pratiques de location saisonnière. Voici un tour d’horizon des principaux changements.
1. Limitation du nombre de jours de location
L’un des points phares de cette nouvelle loi est la réduction du nombre de jours autorisés pour la location de sa résidence principale. Désormais, il ne sera possible de louer sa résidence principale que pendant 90 jours par an, contre 120 jours auparavant. Cette mesure vise à favoriser la disponibilité de logements pour les habitants permanents, notamment dans les grandes villes.
2. Enregistrement obligatoire des biens loués
La loi renforce également les obligations d’enregistrement. Tout propriétaire souhaitant louer son bien sur Airbnb ou toute autre plateforme devra obtenir un numéro d’enregistrement auprès de sa mairie. Ce numéro devra figurer dans chaque annonce publiée en ligne, sous peine de sanctions.

3. Contrôles accrus et sanctions renforcées
Les collectivités locales auront davantage de moyens pour contrôler les annonces et sanctionner les abus. Les sanctions pour les locations non conformes (absence de numéro d’enregistrement, dépassement du nombre de jours autorisés, etc.) peuvent aller jusqu’à 10 000 € d’amende par infraction.
4. Encadrement des locations dans les zones tendues
Dans les zones dites « tendues », où la demande de logements à long terme est élevée, les collectivités auront la possibilité d’imposer des restrictions supplémentaires. Cela inclut, par exemple, des limitations plus strictes sur les biens secondaires ou des obligations de changement d’usage pour pouvoir proposer son bien à la location saisonnière.
5. Responsabilisation des plateformes
Les plateformes comme Airbnb devront jouer un rôle actif dans le respect de la réglementation. Elles auront l’obligation de bloquer automatiquement les annonces dépassant le nombre de jours autorisés et de transmettre régulièrement aux collectivités des données sur les locations effectuées via leur site.
6. Les nouvelles obligations fiscales
La dimension fiscale est un autre aspect renforcé par la nouvelle loi. Les propriétaires devront déclarer de manière systématique les revenus générés par les locations saisonnières. Ces revenus seront transmis automatiquement par les plateformes à l’administration fiscale, ce qui réduit les risques de non-déclaration.
En fonction du montant des revenus, les propriétaires devront choisir entre le régime micro-BIC (avec un abattement forfaitaire de 50 % pour les locations meublées classiques) ou le régime réel pour déduire les charges éligibles. À noter que les propriétaires dont les revenus locatifs excèdent 23 000 € par an pourraient être requalifiés comme professionnels et devoir s’affilier au RSI (Régime Social des Indépendants).
7. Changements sur les avantages fiscaux
Un des changements notables concerne la réduction des avantages fiscaux pour les locations meublées non professionnelles. L’abattement forfaitaire pour les revenus déclarés sous le régime micro-BIC pourrait être abaissé à 30 %, contre 50 % précédemment, pour les biens situés dans les zones tendues. Cette mesure vise à limiter les incitations fiscales favorisant les locations de courte durée au détriment des locations longue durée.
Pour les propriétaires souhaitant conserver des avantages fiscaux intéressants, le passage au régime réel devient une option stratégique. Ce régime permet de déduire des charges telles que les intérêts d’emprunt, les frais de gestion et d’entretien, ainsi que l’amortissement du bien, mais nécessite une gestion comptable plus complexe.
Quels impacts pour les propriétaires et les professionnels de la location ?
Ces nouvelles mesures impliquent une adaptation pour les propriétaires et les professionnels de la gestion locative. D’une part, il sera indispensable de se conformer à ces règles pour éviter les sanctions. D’autre part, ces réglementations pourraient réduire la rentabilité des locations saisonnières, en particulier pour les biens situés dans des zones à forte demande touristique.
Cependant, cette loi présente également des opportunités. En professionnalisant davantage le secteur, elle pourrait créer un environnement plus équitable pour tous les acteurs, des propriétaires aux gestionnaires de conciergerie, tout en réduisant les tensions avec les résidents locaux.
Conclusion
La nouvelle loi Airbnb marque une étape importante dans l’équilibrage des intérêts entre tourisme et résidence permanente. Si vous êtes propriétaire ou professionnel du secteur, il est essentiel de vous informer et de vous adapter rapidement à ces nouvelles exigences. En respectant la réglementation, vous pourrez continuer à profiter des opportunités qu’offre la location saisonnière tout en contribuant à un marché locatif plus durable.